Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Que se passe-t-il dans un kibboutz israélien à trois kilomètres de la frontière jordanienne ? La vie de tous les jours avec ses petits drames et ses joies naïves noyées dans la fraternité d'une collectivité au travail pour une même cause. Reouven Harich, poète et instituteur, abandonné par sa femme, Eva, qui lui a préféré le luxe tapageur d'un Juif retourné en Allemagne, reporte toute son affection sur sa fille Noga et son fils Gaï. Et puis, il a une liaison avec la femme de Ezra Berger, Bronka. Noga, elle, a l'espièglerie de ses seize ans, et repousse les élans maladroits de son jeune amoureux pour se jeter dans les bras du rustre Ezra Berger. Et c'est de nouveau le drame, sordide.
Peintre réaliste du kibboutz, Amos Oz n'en manie pas moins avec talent une ironie voilée de tendresse qui donne toute sa saveur au livre. Il se fait l'oreille complaisante de la médisance pour mieux nous révéler la psychologie de ses personnages dont il brosse les portraits colorés et attachants dans un texte d'une admirable qualité littéraire.
Extrait
Extrait de la préface de Marc Saporta :
Voici le premier grand roman qui nous vient du kibboutz. Il y a tant à en dire qu'une simple préface n'y suffira pas. Car l'on trouve dans ce livre à la fois un document inspiré, un exercice de style remarquable, la révélation de types humains qui portent témoignage pour notre temps, mais aussi curieusement pour l'époque biblique; c'est un ouvrage qui permet de poser un certain nombre de problèmes littéraires : quel doit être le rapport entre l'oeuvre et la sensibilité de son époque ? Un romancier est-il, peut-il, doit-il être le porte-parole d'un groupe social, d'une collectivité, son JE, comment devient-il un NOUS ? Le roman collectif qu'a illustré John Dos Passos et que d'autres ont plus ou moins bien tenté d'aménager, trouve ici une forme entièrement nouvelle par le jeu subtil d'une narration qui se fond en monologues, se défait en dialogues pour se reconstituer en récit, sans transition, par la simple opération d'une technique qu'on dirait éblouissante si l'on ne savait que l'auteur, à vingt-cinq ans, ne s'en souciait guère et se voyait imposer par son sujet un mode de discours qu'il ne pouvait pas, lui-même, analyser. Tentons d'aborder le problème de ce roman en termes aussi clairs que possible.
Le kibboutz Houlda est l'un de ceux qui témoignent d'une tradition légendaire. Incendié, reconstruit, il se trouve à cinq kilomètres environ de l'ancienne ligne d'armistice. Amos Oz y vivait alors depuis l'âge de quatorze ans. Il y occupait l'emploi d'instituteur. Cela demande déjà une explication, car si l'on croit tout savoir sur les kibboutzim, nombre de leurs traits sont généralement ignorés en Europe. Ce sont ceux qui risquent de dérouter le plus le lecteur du roman. Abordons-les donc rapidement, à propos de notre auteur, en situant celui-ci par rapport à l'institution elle-même.
Quatrième de couverture
Que se passe-t-il dans un kibboutz israélien à trois kilomètres de la frontière jordanienne ? La vie de tous les jours avec ses petits drames et ses joies naïves noyées dans la fraternité d'une collectivité au travail pour une même cause. Reouven Harich, poète et instituteur, abandonné par sa femme, Eva, qui lui a préféré le luxe tapageur d'un Juif retourné en Allemagne, reporte toute son affection sur sa fille Noga et son fils Gaï. Et puis, il a une liaison avec la femme de Ezra Berger, Bronka. Noga, elle, a l'espièglerie de ses seize ans, et repousse les élans maladroits de son jeune amoureux pour se jeter dans les bras du rustre Ezra Berger. Et c'est de nouveau le drame, sordide. Peintre réaliste du kibboutz, Amos Oz n'en manie pas moins avec talent une ironie voilée de tendresse qui donne toute sa saveur au livre. Il se fait l'oreille complaisante de la médisance pour mieux nous révéler la psychologie de ses personnages dont il brosse les portraits colorés et attachants dans un texte d'une