Le Pitch
Présentation de l'éditeur
En août 410, Rome est pillée par Alaric. « L'univers s'écroule », écrit saint Jérôme. Le choc suscitera longtemps rancours et polémiques : quelle protection avaient assurée à Rome les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, et les reliques de tant de martyrs ? Pour l'évêque d'Hippone, Augustin, la question n'est pas là. Dans son esprit se dessine une fresque où le désastre de 410 serait ramené à sa juste dimension - un événement parmi d'autres dans une histoire en train de se faire. Il publie en 413 les dix premiers livres de La Cité de Dieu, sans savoir que l'élaboration de l'ensemble - vingt-deux livres - lui prendrait treize années. La Cité de Dieu n'a donc rien d'un ouvrage de circonstance. Les livres I à X sont une entreprise de liquidation du paganisme religieux et culturel ; Augustin y réfute les thèses des païens, pour qui tout le bien procédait de l'observance des cultes anciens, et tout le mal de leur abandon. Viennent ensuite douze autres livres, qui définissent la nature des deux cités telles qu'elles vont selon l'éternelle sagesse de Dieu : « Deux amours ont bâti deux cités : celle de la terre par l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, celle du ciel par l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi ». Dans Les Confessions, c'était au plus intime de chacun que se menait la lutte pour la primauté de l'amour de Dieu ou de l'amour de soi. La Cité de Dieu est, en quelque sorte, Les Confessions à l'échelle du monde.
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Pierre d'angle de la théologie et de la métaphysique occidentale, la
Cité de Dieu est, avec
Les Confessions (également édité en Pléiade par l'équipe de Lucien Jerphagnon), le deuxième livre-clé de saint Augustin. Si le premier relatait les étapes de sa conversion à la foi chrétienne, le second offre, pour la première fois, une véritable théologie de l'histoire. Sa rédaction, qui prendra treize années, s'enracine dans un événement tragique : la chute de Rome. En 410, en effet, la Ville éternelle est pillée par les barbares d'Alaric. L'onde de choc est immense et saint Jérôme écrit: "l'univers s'écroule." Si rien n'a pu protéger Rome, pas même les reliques des martyrs et les tombeaux des saints, où trouver alors de la protection ? Partant de cette interrogation, saint Augustin élargit le débat. Il réfute d'abord, avec une ironie souvent cinglante, la thèse païenne d'un drame suscité par l'abandon des anciens cultes puis élabore sa doctrine des deux cités. Deux cités, deux citoyennetés spirituelles, qui renvoient à deux royaumes, celui de la terre (symbole de la gloire passagère) et celui de Dieu (symbole de la sagesse éternelle) et dont l'affrontement résume l'histoire des hommes. Un face-à-face qu'il définit dans la phrase célèbre : "Deux amours ont bâti deux cités : celle de la terre par l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, celle du ciel par l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi." Des vingt-deux livres de ce traité sortira toute la philosophie de l'histoire jusqu'à Hegel et Nietzsche.
--François Angelier
Quatrième de couverture
En août 410, Rome est pillée par Alaric. "L'univers s'écroule", écrit saint Jérôme. Le choc suscitera longtemps rancoeurs et polémiques : quelle protection avaient assurée à Rome les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, et les reliques de tant de martyrs ? Pour l'évêque d'Hippone, Augustin, la question n'est pas là. Dans son esprit se dessine une fresque où le désastre de 410 serait ramené à sa juste dimension - un événement parmi d'autres dans une histoire en train de se faire. Il publie en 413 les dix premiers livres de La Cité de Dieu, sans savoir que l'élaboration de l'ensemble - vingt-deux livres - lui prendrait treize années. La Cité de Dieu n'a donc rien d'un ouvrage de circonstance. Les livres I à X sont une entreprise de liquidation du paganisme religieux et culturel ; Augustin y réfute les thèses des païens, pour qui tout le bien procédait de l'observance des cultes anciens, et tout le mal de leur abandon. Viennent