Le Pitch
Amazon.fr Juillet 1971, le narrateur participe au coup d'État fomenté contre le roi Hassan II. Échec cinglant, direction le bagne de Tazmamart et ses conditions d'incarcération inhumaines. Cinquante-huit soldats sont ainsi condamnés à la mort lente. Commencent alors dix-huit années d'humiliations quotidiennes pour les candidats à la survie : faim, obscurité, odeurs nauséabondes, déchéance physique, folie, souffrances indicibles, les détenus malgré tout tentent de s'organiser, profitant notamment de l'enterrement de l'un des leurs pour jouir quelques minutes de la lumière du jour. "Un jour viendra où je serai sans haine, où je serai enfin libre et je dirai tout ce que j'ai enduré. Je l'écrirai ou le ferai écrire par quelqu'un, pas pour me venger, mais pour informer, pour verser une pièce au dossier de notre histoire", dit le narrateur. Trente ans plus tard, son voeu est exaucé : Tahar Ben Jelloun s'empare de ce témoignage pour en tirer un roman et faire la lumière sur les atrocités inavouables du régime marocain. Le conteur envoûtant de L'Enfant de sable et de L'Auberge des pauvres connaît le pouvoir subversif des mots. Dans Cette aveuglante absence de lumière, abandonnant tout artifice littéraire, il trouve des mots simples et d'une effrayante justesse pour dire la barbarie et le délabrement, et offrir à nouveau la parole à ces prisonniers acculés au silence. Avec une implacable sobriété, il décrit l'enfermement cauchemardesque, la volonté de résister à l'horreur et la renaissance du narrateur par la spiritualité. Après Gilles Perrault et Malika Oufkir, Tahar Ben Jelloun choisit donc la voie de la fiction pour dresser à son tour un réquisitoire sans concession contre les ignominies du régime d'Hassan II. Dire l'indicible pour tenter de comprendre enfin et laisser place à l'espoir, tel est le pari réussi de ce roman poignant. --Laurence Demurger Présentation de l'éditeur Cette aveuglante absence de lumière. " Longtemps j'ai cherché la pierre noire qui purifie l'âme de la mort. Quand je dis longtemps, je pense à un puits sans fond, à un tunnel creusé avec mes doigts, avec mes dents, dans l'espoir têtu d'apercevoir, ne serait-ce qu'une minute, une longue et éternelle minute, un rayon de lumière, une étincelle qui s'imprimerait au fond de mon œil, que mes entrailles garderaient, protégée comme un secret. Elle serait là, habiterait ma poitrine et nourrirait l'infini de mes nuits, là, dans cette tombe, au fond de la terre humide, sentant l'homme vidé de son humanité à coups de pelle lui arrachant la peau, lui retirant le regard, la voix et la raison. " Tahar Ben Jelloun Ce roman est tiré de faits réels et inspiré par le témoignage d'un ancien détenu du bagne de Tazmamart. Revue de presse Le bagne de Tazmamart revisité par Tahar Ben Jelloun. Neuf années après sa fermeture, l'auteur marocain prend la plume. D'aucuns lui reprochent d'avoir attendu trop longtemps. : La souffrance d'un homme enfermé pendant dix-huit ans dans des conditions inhumaines, tel est le matériau du dernier roman de Tahar Ben Jelloun, " Cette aveuglante absence de lumière " (aux Editions du Seuil). L'écrivain marocain à succès romance le témoignage d'un ancien détenu du bagne de Tazmamart, Aziz Binebine. L'histoire est inqualifiable. En juillet 1971, une tentative d'assassinat contre le roi Hassan II échoue. Les organisateurs du coup de force sont éliminés, les exécutants jugés et emprisonnés. Deux ans après, ils sont transférés et disparaissent pendant dix-huit ans. Au début des années 80, des informations commencent à filtrer, les cinquante-huit prisonniers tentent d'échapper à la mort et à la folie dans des cellules obscures, sans lit et sans soins. Les survivants sont finalement libérés, en octobre 1991, sous la pression de la communauté internationale. Répartis en deux unités, vingt-deux hommes, sur vingt-neuf, sortirent du bâtiment A. Seuls trois détenus du bâtiment B ont résisté aux scorpions, au froid, à l'immobilité, à la folie,