Revue de presse Avec les histoires de la petite personne, Perrine Rouillon a séduit, fait rire, ému et touché un public plutôt adulte. C’est peut-être une des raisons qui l’ont invitée à explorer une adaptation de sa narration accessible aux petits. Le petit dessin a bien des points communs avec la petite personne. Par son graphisme d’abord qui reste un minuscule personnage à peine un peu plus épuré, perdu dans l’océan d’une page blanche. Par ses réflexions ensuite qui ne manquent pas de jouer sur ce que la pertinence induit comme insolence. Par la distribution enfin qui demeure identique : l’auteur sur la page de gauche, le petit dessin sur la page de droite, l’un et l’autre s’inscrivant librement dans cet espace défini de la conversation. Mais le petit dessin contrairement à la petite personne ne s’interroge pas sur la valeur de son statut. Il est un dessin, certes qui parle, mais non une personne. Le tour de magie semble léger et pourtant c’est précisément la dimension didactique qui manquait pour qu’un lectorat plus enfantin puisse peut-être s’y retrouver. De la même manière, la narratrice elle-même qui n’apparaissait que par une phrase sur la page de gauche, se matérialise cette fois sous la forme d’une silhouette, l’image photocopiée de l’auteur ou de ses mains qui forment autant d’ombres chinoises. L’unique histoire que raconte cet ouvrage est une initiation. Après avoir bien travaillé, l’auteur se prépare pour une petite promenade. Mais le joli dessin qu’elle a réalisé l’interpelle, il est vrai qu’elle l’a laissé dans le plus simple appareil, sans vêtement, sans même de cheveux ! S’engage alors une conversation, l’auteur tentant de s’échapper de l’accaparement que lui fait subir son personnage. C’est onirique, drôle, poétique et enchanteur. C’est aussi une belle façon d’expliquer aux enfants, l’exigence d’un travail et les atermoiements que provoque un acte créateur. -- Sylvaine Jeminet -- Urbuz.com