Fiche technique
- Titre : Spiridons, tome 1
- Auteur : Von Rosenschild, Camille
- Langue : Français
- Format : Broché
- Nombre de pages : 384
- Genre : Romans
- Date de publication : 03-10-2013
- Édition : DON QUICHOTTE
- Poids : 0.45 kg
- Dimensions : 14 x 2.5 x 22.5 cm
- ISBN-10 : 2359491008
- ISBN-13 : 9782359491005
Résumé
À dix-huit ans, sans parents, ni diplôme, ni argent, Victor choisit sur un coup de tête de partir s'installer à Moscou. Le jeune homme, qui durant son enfance a appris le russe auprès d'un vieil émigré soviétique, voudrait vivre là-bas une aventure teintée de bohème. Hélas, sitôt arrivé dans ce pays où la violence du climat est l'égale de celle des hommes, il échappe de peu aux mains meurtrières d'une petite brute mafieuse. Comme il erre dans la ville sans papiers, son salut lui vient d'une rencontre avec Olga, vieille Tzigane énigmatique qui le sauve de la rue en lui proposant de l'héberger. Mais rien n'est gratuit : en échange du gîte, Victor devra s'acquitter chez elle d'un fastidieux travail de classement d'archives. Ainsi s'engage une cohabitation étrange entre le jeune homme et sa logeuse, cette drôle de femme qui parle toute seule, oblige son hôte à déchiffrer des documents mystérieux, lui interdit l'accès à certaines pièces, et meurt brutalement, une nuit de janvier, en lui laissant son encombrant cadavre sur les bras. Cette nuit-là, écœuré par la tournure sinistre que prend son existence, Victor ne voit d'autre solution que de rentrer en France... Or, en fouillant les pièces interdites, il découvre avec stupeur cinq locataires. Ils s'appellent Ferdinand, Soledad, Piotr, Anatoli Gueorguevitch et Viviane, et ne semblent pas décidés à le laisser partir. Et lorsque Victor les menace du poing, il ne parvient qu'à déclencher leur hilarité. A-t-on seulement peur de mourir ou d'avoir mal quand on est déjà mort ? Tels sont les Spiridons, ces âmes défuntes aux allures de vivants. Nul ne sait pourquoi ils reviennent sur Terre, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a toujours une raison.ExtraitLe premier flocon fit une longue arabesque et tomba dans sa main. Victor ferma la paume, la rouvrit : il avait disparu. Son regard monta vers le ciel, dont la robe gris bleu se para d'un tacheté qui annonçait la neige. Le flot bientôt se durcit, les taches grossirent, tourbillonnèrent, et il lui fallut déplier son col pour échapper à la piqûre du froid au creux de la nuque. Il marchait tête en avant, les yeux fixés sur ses chaussures. Manquant de bousculer un passant, il s'excusa instinctivement en français, puis reprit en russe, sous l'oeil effarouché de l'inconnu : «Izvinitie...» Il s'arrêta, chercha quelque part la trace d'une pancarte, puis la vit soudain, perdue sur l'arête grise d'une immense façade : Leningradski pereulok, l'avenue de Léningrad. Il y était. Son coeur se gonfla d'une joie excessive et il dut faire un effort pour réprimer en lui l'excitation. Extirpant de sa poche le petit papier en boule, il le défroissa d'une main tremblante, relut l'adresse pour la cent, la millième fois, et entra dans la rue d'un pas vainqueur. Aussitôt, un frisson le traversa. Il sentit combien la ville l'encerclait. Pour la première fois depuis l'atterrissage de l'avion, quelques heures plus tôt, il eut conscience d'avoir pénétré en terre étrangère. Il s'était éloigné du centre de Moscou, du Kremlin trop rouge et de la cathédrale Basile-le-Bienheureux, avec ses coupoles en forme de cônes glacés. Il était entré dans la Russie véritable, celle des larges artères dévorées de voitures et des barres d'immeubles maussades. Quand il s'arrêta au 16, il découvrit sans surprise un affreux bloc de béton, dont l'ombre menaçante se mouillait de brumes fantomatiques. Au rez-de-chaussée, un néon jetait sa lueur rose sur le trottoir accidenté, y formant une flaque. C'était là. Le coeur lui remonta dans la gorge lorsqu'il saisit la poignée en métal. Et dans ce coeur-là, il sentit naître un pressentiment délétère. Sa mission lui parut soudain inutile, étrange, absurde.
À propos de l'auteur
Von Rosenschild, Camille
Camille von Rosenschild a 27 ans. Parisienne, elle a vécu en Rus
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